Deux quartiers de mandarine sur un fond de couleur uni rose clair, évoquant la difficulté de différenciation entre le métier d'architecte et architecte d'intérieur

# 001 – Architecte ou architecte d’intérieur : qui choisir pour votre rénovation ou extension ?

Aujourd’hui, nous allons voir quelles sont les différences entre architecte et architecte d’intérieur.

Vous souhaitez vous faire accompagner par un·e pro dans votre projet de rénovation et/ou d’agrandissement, mais ne savez pas quel profil choisir ? Pas de panique, je suis là pour éclairer votre lanterne 😉

Moi, c’est Lise, experte en architecture et gestion de projet depuis près de 20 ans et créatrice de Dream Home Mentor.

Je vais vous expliquer les différences fondamentales entre les deux métiers (il y en a 3), comment savoir qui choisir dans quelle situation, combien ça coûte et je finirai par un dernier point de vigilance à garder en tête. C’est parti !

Différences entre architecte et architecte d’intérieur

Différence n°1 : Profession réglementée vs. profession libre


Qui peut se dire Architecte ?

L’une des grandes différences entre architecte et architecte d’intérieur est le fait que la profession d’architecte est une profession réglementée.

Ainsi, pour pouvoir exercer comme architecte en son nom propre, c’est à dire travailler sous sa propre responsabilité, sans être sous la protection d’une entreprise ou d’un patron, il faut remplir des conditions bien précises.

C’est exactement comme chez les médecins ou les avocats : il faut d’abord prouver ses compétences avant d’avoir le droit d’exercer le métier ; on ne peut pas s’appeler architecte juste parce qu’on aime dessiner des plans de bâtiments…

Il faut remplir deux critères :

  • Avoir un diplôme d’État (Architecte DPLG ou Architecte DE HMONP)
  • Être inscrit à l’ordre des architectes (possible uniquement si la première condition est remplie)

Qui peut se dire Architecte d’intérieur ?

À l’inverse, la profession d’architecte d’intérieur, elle, n’est pas une profession réglementée, ce qui veut dire qu’il ne faut pas avoir de diplôme reconnu pour exercer cette profession.

Néanmoins, la plupart des architectes d’intérieur obtiennent un BTS Design d’espace, un diplôme supérieur en arts appliqués ou suivent une formation en design avant de se lancer dans le métier.

Différence n°2 : Intervention globale vs. intervention ciblée

N’ayant pas la même formation, on s’attend tout naturellement à des domaines de compétence différents. Mais ce n’est pas si simple. En effet, il y a certains recoupements. Mais alors, quelles sont les différences entre architecte et architecte d’intérieur en terme d’intervention? Voyons celà en detail, c’est parti!

Que fait l’architecte ?

Un·e architecte peut travailler sur des projets allant de maisons individuelles aux hôpitaux en passant par des salles de concert. Il·elle conçoit aussi bien des constructions neuves que des extensions, surélévations ou rénovations.

  • Il·elle couvre toutes les étapes du projet, de l’implantation d’un bâtiment neuf sur le terrain jusqu’aux plans de détails (ex. : détails de placards intégrés ou plan de carrelage de votre salle de bain.)
  • Il·elle définit les aspects architecturaux du projet (orientation du bâti, volumétrie, ouvertures et cloisonnements, organisation et agencement des espaces intérieurs, choix des matériaux et des couleurs, etc.)
  • Il·elle travaille les aspects techniques du projet (éléments structurels, choix des systèmes techniques comme le chauffage ou la ventilation et positionnement des équipements comme, par exemple, une pompe à chaleur ou une VMC).
  • Il·elle connaît les règlementations applicables à votre projet (règlementations thermiques, règles d’urbanisme, etc.).

Afin de mener à bien le projet, il·elle crée :

  • des documents graphiques (plans, coupes, élévations, notamment)
  • des documents écrits (Entre autres : descriptifs de travaux / cahier des charges, notices techniques)
  • des documents organisationnels (budget et planning prévisionnels des travaux, par exemple).

Que fait l’architecte d’intérieur ?

Contrairement à l’architecte qui traite le projet dans son ensemble, l’architecte d’intérieur se concentre sur l’aménagement intérieur des espaces.

  • Il·elle travaille l’agencement des pièces, la lumière naturelle, le mobilier, le choix des matériaux et les couleurs.
  • En conséquence, il·elle intègre et coordonne des modifications techniques si elles sont nécessaires à son projet d’aménagement intérieur (ex. : déplacement d’une prise, ajout d’un éclairage, relocalisation d’une cuisine ou d’une salle de bain).
  • Il·elle peut proposer une mission qui intègre la décoration intérieure, ce qui est moins répandu chez les architectes (toutefois, il ne faut pas le confondre avec un décorateur, qui lui se concentrera exclusivement sur l’esthétique, sans remettre en question le cloisonnement ni l’aménagement intérieur de votre logement).
  • Il·elle peut intervenir ponctuellement sur la structure du bâti, pour faire une ouverture dans un mur porteur par exemple, s’il·elle se fait accompagner par un bureau d’étude spécialisé.
  • Il·elle a globalement un profil moins technique que l’architecte.

Comme l’architecte, pour mener à bien son projet, l’architecte d’intérieur crée, entre autres :

  • des documents graphiques
  • des documents écrits
  • des documents organisationnels

Différence n°3 : Assurances obligatoires vs. optionnelles

Assurances obligatoires pour l’architecte

La profession d’architecte étant règlementée, cela implique pour l’architecte exerçant en son nom propre l’obligation de souscrire à certaines assurances :

En effet, la loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture oblige tout architecte qui exerce en son nom propre à souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) et une assurance décennale.

L’Ordre des Architectes impose donc aux architectes inscrits d’être assurés et peut sanctionner ceux qui ne le sont pas, garantissant ainsi la sécurité pour les pros mais aussi une protection pour leurs clients.

Assurances optionnelles pour l’architecte d’intérieur

Contrairement aux architectes DPLG / DE HMONP, un·e architecte d’intérieur n’a pas d’obligation légale de souscrire certaines assurances.

Cependant, il·elle devra souscrire une assurance décennale s’il·elle supervise et coordonne des travaux ayant un impact structurel (ex : abattre une paroi porteuse, modifier des ouvertures) ou si son contrat inclut des travaux lourds (isolation, modification des réseaux techniques, etc.).

Tableau récapitulatif des différences entre architecte et architecte d’intérieur

CritèreArchitecteArchitecte d’intérieur
FormationDiplôme d’État (Bac +5 à 7 ans) : DPLG ou DE HMONPPas obligatoire, souvent BTS ou Bachelor (Bac +2 à 3 ans)
Profession règlementéeOuiNon
Approche globale, architecturale et technique.OuiNon
Conçoit l’aménagement intérieurOuiOui
Design & décorationMoins développéCentral
Assurances obligatoiresOuiNon
Dépôt de permis de construire ou de déclaration préalableOui, peu importe le cas de figurePossible, mais seulement pour projets avec surface de plancher totale <150 m²
Supervision et coordination de chantierOuiOui, mais attention à être bien assuré

Qui choisir dans quelle situation ?

Cas N°1 : Recours obligatoire à l’architecte

Dans certains cas, on ne vous laisse pas le choix : le recours à un·e architecte est obligatoire pour :

  • Toute construction ou extension dépassant (au total !) 150 m² de surface de plancher (Article R 431-2 du Code de l’urbanisme.)
  • Les projets des personnes morales (entreprises, collectivités), quelle que soit la surface.
  • Les bâtiments classés ou inscrits au patrimoine. L’objectif étant pour l’état de garantir une intégration harmonieuse avec le patrimoine existant. Si vous ne savez pas si vous êtes concernés, cliquez ici

Il existe néanmoins des dérogations et exceptions pour les cas suivants :

  • Les petits agrandissements (moins de 150 m² au total = existant + agrandissement)
  • Les constructions agricoles (soumises à d’autres réglementations spécifiques)

Cas N°2 : La rénovation lourde

Si vous n’êtes pas dans le cas n°1, la première question à se poser est celle de l’ampleur du projet. Pour cela, il est impératif de bien estimer celle-ci en se posant les bonnes questions.

Je vous conseillerais vivement de prendre un·e architecte si, de façon objective et réaliste, vous êtes dans un ou plusieurs des cas suivants :

  • Une restructuration lourde (ouvertures dans murs porteurs et/ou planchers ; remplacement ou consolidation de poutres ou de poteaux, modification de toiture, etc.)
  • Un assainissement et renforcement de la structure d’un bâtiment vétuste.
  • Une rénovation énergétique conséquente (nouveau système de chauffage et de ventilation, isolation de l’enveloppe du bâtiment, changement des fenêtres, etc.).
  • Une transformation du bien en bâtiment à basse consommation d’énergie ou à énergie positive.
  • Une réorganisation totale de l’agencement intérieur avec l’intervention de nombreux corps d’état différents.
  • Un changement de destination (Ex. : transformer un local commercial en habitation.)
  • Une extension ou surélévation (Voir ici pourquoi)

Cas N°3 : La rénovation modérée ou légère

Ni dans le cas n°1, ni dans le cas n°2 ? Alors vous avez l’embarras du choix ! Dans ce cas, je vous conseillerais de vous orienter vers un·e architecte d’intérieur si vous êtes dans un ou plusieurs des cas suivants :

  • Réaménagements intérieurs modérés, sans modification majeur ni sur la structure, ni sur l’enveloppe, ni sur les systèmes techniques du bien (par exemple, s’il y a quelques cloisons à bouger, des circulations intérieures à revoir, et quelques adaptations techniques associées)
  • Travail poussé sur la décoration et/ou l’ameublement au-delà de l’aspect esthétique général (qui est également garanti par un·e architecte).

Cas N°4 : Je veux la totale !

Vous vous dites que vous avez besoin des deux profils ? Bonne nouvelle, vous pouvez très bien :

  • Soit, trouver un·e architecte qui propose également des missions de décoration.
  • Soit, partir sur un projet de collaboration entre les deux.

Récapitulatif – Différences entre architecte et architecte d’intérieur >> Arbre de décision

Combien ça coûte ?

Grande question… et réponse frustrante : ça dépend.

Eh oui, comme souvent dans les métiers du sur-mesure, les tarifs peuvent fortement varier selon la nature et la complexité du projet, le niveau d’expertise demandé, la localisation géographique, etc.

Mais, pas de panique, je vous donne ici quelques repères pour vous faire une idée réaliste des prix pratiqués sur le marché.

Tarifs : quelles différences entre architecte et architecte d’intérieur ?

Côté architecte

Pour l’expertise globale d’un·e architecte DPLG ou DE HMON, les honoraires sont généralement calculés en pourcentage du montant total des travaux. Ils peuvent aussi être forfaitaires ou calculés à l’heure.

  • Pour un accompagnement complet de A à Z, appelé « mission complète » (conception + suivi de chantier), comptez entre 10 % et 15 % du montant HT des travaux.
  • Pour un accompagnement partiel, appelé « mission partielle » (ex. : étude de faisabilité ou dépôt de permis de construire), comptez entre 5 % et 10 % du montant HT des travaux.
  • Tarif horaire (pour des missions ponctuelles) : entre 70 € et 190 € HT/heure, selon la mission, la région et la complexité du projet.

Côté architecte d’intérieur

Pour un accompagnement sur une intervention d’aménagement intérieur et éventuellement de décoration, comptez :

  • Pour une mission complète (conception + suivi de chantier intérieur) entre 8 % et 15 % du montant HT des travaux.
  • Pour un conseil ponctuel ou du coaching déco, minimum 80 € HT/heure
  • Pour un projet d’aménagement sans suivi de chantier, entre 30 € et 100 € HT/m², selon la complexité.

Trop cher pour un budget serré ?

C’est une croyance tenace : faire appel à un.e architecte ou un.e architecte d’intérieur coûte forcément plus cher. Eh bien, détrompez-vous !

La plupart du temps, c’est justement leur présence qui évite les dérapages. Voici pourquoi ça ne vous coûtera pas plus cher, bien au contraire.

Raison 1 : Leur intérêt, c’est votre satisfaction

Contrairement à un vendeur, un·e architecte ou un·e architecte d’intérieur n’a rien à vous « refourguer ». Son job, c’est de vous accompagner au mieux — pas de vous pousser à la dépense. Vous proposer un projet cohérent avec votre budget fait partie intégrante de sa mission.

Et, plus vous serez satisfait, plus il·elle aura de chances d’avoir de nouveaux clients (vous savez… le fameux bouche à oreille…).

Raison 2 : C’est votre garde-fou financier (et non votre tentateur)

Quand on gère seul un projet, on peut vite s’enflammer sur une idée, un matériau, un aménagement… et ainsi se rendre compte trop tard qu’on en n’a pas les moyens.

Le rôle du pro, c’est de vous alerter sur les risques financiers, de vous ramener à l’équilibre, sans sabrer vos envies (à condition, bien sûr, de travailler en toute transparence avec lui ou elle, hein…)

Raison 3 : Ils·elles ont des idées que vous n’aurez jamais

Ces personnes passent leurs journées à faire des plans, des modélisations 3D, à éplucher des devis d’artisans, à suivre des chantiers, à résoudre des imprévus. 35 à 40 heures par semaine. Pendant des années.

Forcément, ils·elles ont des réflexes et astuces que vous n’aurez pas, même avec le meilleur fichier Excel du monde et un compte Pinterest de ouf. (À moins d’avoir des super-pouvoirs…mais dans ce cas, vous êtes hors catégorie.)

Raisons 4 : Ils·elles savent où se cachent les coûts invisibles

Un devis, ça ne se lit pas comme un roman. Il faut savoir poser les bonnes questions, détecter les incohérences, éviter les oublis… car c’est souvent là que se glisseront en phase chantier les fameux travaux supplémentaires qui coûtent cher.

Par son expérience, un·e pro désamorcera bien des bombes budgétaires que vous n’aurez probablement pas vu venir.

Différences entre architecte et architecte d’intérieur : ce qu’il faut retenir

Pour résumer, voici les principales différences entre architecte et architecte d’intérieur :

L’architecte intervient sur la construction et l’aménagement dans leur globalité, là où l’architecte d’intérieur se concentre uniquement sur les espaces intérieurs. L’architecte couvre un champ plus large : il·elle peut faire ce que fait un·e architecte d’intérieur, mais pas l’inverse.

Contrairement au métier d’architecte d’intérieur, pour exercer le métier d’architecte en son nom propre il faut un diplôme reconnu par l’état et une inscription à l’ordre des architectes.

Ceci implique des assurances obligatoires qui couvrent le pro mais protègent aussi son client. Ce n’est pas le cas pour l’architecte d’intérieur.

Le choix entre les deux métiers dépendra de la nature de votre projet : ampleur des travaux, objectifs, contraintes réglementaires ou techniques. Dans certains cas, le recours à un·e architecte est obligatoire.

Dans tous les cas : être accompagné par un ou une pro c’est la meilleure façon d’économiser du temps, de l’argent… et quelques migraines !

Le mot de la fin (…roulement de tambour)

Que vous soyez team architecte ou team architecte d’intérieur : choisissez un·e professionnel·le en qui vous avez confiance.

Au-delà de plans cohérents, de budgets solides ou d’un esthétisme qui vous plaît, un bon projet, c’est avant tout une collaboration fluide, honnête et constructive. Et ça, ça se construit dès les premiers échanges.

Alors, sous aucun prétexte, ne négligez pas ce que j’appelle « avoir un bon feeling » ; écoutez votre intuition ! Vous allez faire équipe pendant plusieurs mois, alors il faut que le courant passe.

Alors ? Prêts à vous lancer avec un·e pro ou pas ? Laissez-moi un commentaire ou écrivez-moi : je serai ravie d’échanger avec vous.

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